PHOTOMOTOGRAPHIE en ALSACE LORRAINE
Je viens d’avoir 50 ans il y a un peu plus de 10 ans, et je pratique la photomotographie. C’est un art qui s’exerce en général en solitaire (peu d’amis résistent aux nombreux arrêts du photomotographe) et avec un équipement spécifique :
- Une moto silencieuse ( pas question d’arriver dans les villages en conquistador pétaradant).
- Un appareil photo solide ( il va passer son existence sur le réservoir ).
- Un casque autorisant la prise de vue (essayez de prendre une photo avec un casque intégral !).
- Un GPS (comme le photomotographe doit se perdre dans des dédales de petites routes, la technologie remplacera avantageusement son absence de sens de l’orientation).
- Un entrainement intensif pour le dégainage de l’appareil concomitamment avec l’immobilisation de la machine et l’ouverture du casque, tout en ayant l’air naturel et inoffensif sous les regards de ceux qui vont – et qui ne le savent pas encore – être vos sujets ( animaux ou humains … les végétaux gardent la pose plus longtemps).
- Des gants aux doigts coupés ( essayez de régler votre appareil avec des moufles !).
L’équipement
La machine n’a rien de spécial … c’est une moto pour vieux (que disent les jeunes jaloux). Le principe est de tourner sur plusieurs jours en pratiquant la ferme auberge ou la chambre d’hôte et il faut un volume conséquent en sacoches et top case pour emmener le kit de survie du photomotographe : un ordi pour voir les photos de la journée, une quantité invraisemblable de chargeurs, la plaque de béquille latérale (arrêt sur herbe oblige), les vêtements de pluie et les câbles de démarrage, les DAMART, les genouillères et le SYNTHOL (les vieux motards savent pourquoi).
L’image
Il s’agit de laisser faire les rencontres avec les sujets, et de préserver ce moment rare. On ne va donc pas aller ensuite trafiquer les photos à coup de Photoshop.
Mais quand même … du temps de l’argentique, la photo était une affaire de collaboration entre celui qui prend la photo et celui qui la développe (qui la cadre, qui débouche ses ombres, qui choisit son contraste). Je travaille donc sans honte avec Photoshop mais en me limitant strictement aux techniques du développement argentique (vignette, débouchage, contraste).